Troubles du Positionnement Grégaire (soutenance : février 2019).
L’assertivité caractérise une personne qui possède des capacités sociales lui permettant de s’affirmer en se respectant et en respectant les autres. Cette compétence est importante dans la vie personnelle et professionnelle pour cultiver des relations interpersonnelles qualitatives sur le court, moyen et long terme. Cependant, tout individu ne possède pas les capacités sociales lui permettant de se comporter avec assertivité. Les individus non assertifs adoptent soit des comportements de soumission (i.e. tendance naturelle à se soumettre aux autres plutôt qu’à s’affirmer ou à diriger) soit des comportements de dominance (i.e. tendance à influencer les autres et à chercher à prendre le pouvoir sur eux). La qualité des relations avec autrui des individus non assertifs peut s’en trouver altérée. Malgré cela, les comportements non-assertifs perdurent dans le temps. Comment ces comportements se maintiennent-ils et pouvons-nous les corriger durablement ?
Pour répondre à ces questions, le présent travail comprend deux volets : un volet expérimental destiné à étudier le fonctionnement cognitif des individus en fonction de l’assertivité et un volet clinique élaboré pour tester l’effet de techniques thérapeutiques cognitives et comportementales qui corrigeraient le manque d’assertivité. Dans le premier volet, nous avons étudié les performances perceptives, attentionnelles et mnésiques des sujets en fonction de leur assertivité et de l’assertivité des stimuli présentés. Pour cela, nous avons respectivement enregistré l’activité électrique cérébrale des sujets par électroencéphalographie, étudié leurs mouvements des yeux par oculométrie et mesuré leurs performances à une tâche de mémoire sociale. Nos résultats révèlent que la dominance sociale est traitée en priorité (dès 100ms après la présentation du stimulus) et qu’elle influence notre réponse comportementale car les sujets fixent plus fréquemment les visages de dominance (en comparaison aux stimuli de soumission) s’ils sont présentés pendant une courte durée (750ms) puis ils les évitent si la présentation se prolonge (20 secondes). Dans le second volet, nous avons analysé l’effet d’une nouvelle technique thérapeutique (la technique du Positionnement Grégaire ou PG) comparativement à une technique existante (la méthode d’affirmation de soi des Thérapies Cognitives et Comportementales) dont les effets sur les comportements assertifs ont déjà été mis en évidence. Nos résultats révèlent que l’entrainement à l’adoption d’un comportement assertif selon la méthode d’affirmation de soi ou selon la technique du PG conduit à une augmentation des comportements assertifs et à une diminution des comportements de soumission, du niveau d’anxiété et du niveau de dépression.
Étude des processus neurocognitifs impliqués dans la flexibilité mentale et l’apprentissage chez les enfants et les adolescents normaux et pathologiques.
Trois axes de recherche :
- Axe 1 : processus de flexibilité mentale et le contrôle cognitif dans les espaces extrapersonnel et péripersonnel en utilisant le paradigme d’amorçage négatif.
- Axe 2 : rôle du cervelet dans le contrôle cognitif chez les enfants et les adolescents.
- Axe 3 : évaluation du Positionnement Grégaire et de son influence/modulation des processus adaptatifs et activations neuronales.
Les principaux articles et communications sont attendus en troisième année (2020)
Intentions de la thèse :
- Étudier les particularités des mécanismes adaptatifs chez l’enfant et l’adolescent (normal ou psychopathologiques) dans le contexte spatial et ses substrats neuronaux (supposés cérébelleux, voie dorsale), comparativement aux mécanismes cognitifs et émotionnels (voie limbique, ventrale).
- On sait que cette voie ventrale est relativement résistante au changement et sensible aux mécanismes d’évitement d’ordre émotionnel et social.
- L’idée est de valider la relative plus grande fluidité de la voir dorsale, tant chez les sujets normaux que pathologiques, ce qui pourrait donner des pistes intéressantes/innovantes en psychothérapies neurocognitives mais aussi en pédagogie voire en management (mobilisations corporelles appropriées…).
- L’idée est également de croiser ces données de changement (par la voie dorsale) de Modes Mentaux supérieurs (système1/système 2 ou MM automatique/adaptatif selon les terminologies) avec le Positionnement Grégaire.
Enjeu opérationnel : comprendre comment mieux mobiliser la fluidité mentale chez les enfants et ados sains et pathologiques, notamment par l’adaptation spatiale (versus cognitivo-émotionnelle le plus souvent utilisée).
Prise en charge TNC du Trouble de la Personnalité Borderline
Ces travaux de recherche se déroulent actuellement dans le cadre d’une thèse de doctorat de Psychologie financée par le FIME, en partenariat avec l’Université Catholique de Louvain (Belgique), sous la direction du Pr Pierre Philippot et réalisée par Mme Anne-Claire Lafait. Cette thèse s’intéresse à l’évaluation de nouveaux éléments nosologiques, outils diagnostics et psychothérapeutiques mis en place au sein du LPN/IME et en lien avec la prise en charge du trouble de la personnalité Borderline. Cette thèse a débuté en 2018 et devrait s’étendre sur 4 ans, comme il est d’usage en Belgique. Nous attendons donc une publication de la thèse au terme de ces quatre années, ainsi qu’une publication d’articles scientifiques dans des revues à comité de lecture avant ce terme.
Dans le cours de l’année 2019-2020, les articles ci-dessous sont déjà prévus pour une soumission :
- Psychological processes in Borderline personality disorder: a systematic review.
Cet article revisite la littérature scientifique concernant les processus psychologiques apparaissant dans le trouble de la personnalité Borderline. Il a déjà été rédigé en français, il attend d’être finalisé et traduit en anglais pour une revue internationale.
- Processus psychologiques du Trouble de la personnalité Borderline : un modèle théorique basé sur la TNC.
Cet article expose les modèles théorique et thérapeutique de Thérapie Neurocognitive et Comportementale dans le cadre de la prise en charge du trouble de la personnalité Borderline. Il devrait être publié dans une revue à comité de lecture francophone.
- Validation de la traduction française de l’Échelle de sensibilité au rejet A-RSQ
L’Échelle de sensibilité au rejet A-RSQ, qui est anglophone a été traduite et validée dans sa version française pour les besoins de la thèse de doctorat d’Anne-Claire Lafait. Cette validation doit faire l’objet d’un article dans une revue à comité de lecture.
D’autres articles sont prévus à partir de 2020 pour rendre compte des résultats de la thèse.
Certains résultats devraient également être soumis à des conférences scientifiques nationales et internationales dès 2020.
En 2016, l’IME (créé en 1987 par Jacques Fradin) s’est scindée en deux entités indépendantes (IME Conseil SARL détenue par Pierre Moorkens) et le Fonds IME (Fonds de Dotation créé et détenu par Jacques Fradin : https://www.fonds-ime.org/), qui a repris les activités de Recherche (Laboratoire Psychologie & Neurosciences / LPN : https://www.fonds-ime.org/laboratoire-lpn/) et les missions sociétales. Son financement provient des dons défiscalisables et pour une moindre part de R&D. Ses bénéfices sont totalement consacrés à des activités d’intérêt général.
Après une courte période de transition/réorganisation, plusieurs projets ambitieux (potentiellement des « premières mondiales ») ont été mis en œuvre, dans le cadre de nouvelles et prestigieuses coopérations institutionnelles :
Depuis 2017 : Avec le Collège de France (Pr. Alain Berthoz), LaPsyDe (Pr. Olivier Houdé et Pr. Grégoire Borst), Salpétrière/APHP (Pr. David Cohen) sur la thématique : croisement entre 1/ stratégies neurocognitives d’adaptation (validation IRMf) en situation de replanification spatiale et 2/ influence du positionnement grégaire (dominance/soumission) ?
Depuis fin 2018 : Avec UCLouvain (Pr. Pierre Philippot) et Tarnier/Curie/APHP (Pr. Bernard Granger), sur la thématique : impact de la thérapie neurocognitive (amorce d’une 4e vague de TCC développée par l’IME/LPN) sur les troubles borderline et les addictions…
À partir de 2020 : en coopération avec l’Université de Bourgogne-Franche-Comté et le CHU de Dijon (Pr. Benoit Trojak), l’IME lance un D.U. des Thérapies Neurocognitives et Comportementales (première mondiale) à destination des psychiatres, psychologues et chercheurs, intégrant l’ensemble des approches Neurocognitives existantes, dont la TNC développée par IME/LPN est la plus ancienne et structurée.
Un projet de recherche croisée autour de la prise en charge des addictions en TNC est prévu, dans le prolongement des recherches sur ces thématiques en cours avec UCLouvain (amorce d’une étude multicentrique ?).
Mis en place à la demande de l’Université de Bourgogne, ce nouveau D.U viendra prolonger le succès du D.U. Psychologie et Pédagogie du Comportement Alimentaire (PPCA), référent dans son domaine en France (prise en charge TCC et TNC des TCA) et codéveloppé depuis 7 ans par l’IME et l’Université de Bourgogne-Franche-Comté.